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« Les pays du G5 Sahel, une même communauté de destin »

Déclaration de SEM Yahya Ould Kebd, chargé de Mission à la Présidence de la République en Mauritanie:

« En tant que membre du G5 Sahel, la Mauritanie s’identifie parfaitement à la vision adoptée par la conférence des chefs d’Etat de cette organisation sous-régionale. Le Président de la République, Son Excellence, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El- Ghazouani, Président en exercice du G5 Sahel, a voulu, en effet, que la feuille de route de la présidence mauritanienne, développe et décline cette vision. Elle promeut un espace de paix, de prospérité et de concorde.

Notre organisation fait sens. En effet, nos pays montrent une grande similarité géographique et sociale et économique propre à l’espace sahélien. Ils partagent le même espace et, à bien des égards, une même histoire et sont engagés dans les mêmes combats contre l’extrémisme, la mal gouvernance et le sous-développement. Bref, c’est bien d’une même « communauté de destin » qu’il s’agit.

Pour cela, l’intégration régionale est un objectif légitime à atteindre pour le plus grand bien de nos peuples. C’est l’ambition du Plan d’investissements prioritaires, adopté par le G5 sahel que de réaliser de grands projets d’équipements, de développements, structurels, structurants et intégrateurs. Citons à titre d’exemple, les projets de chemin de fer Trans- sahélien, les aménagements de tronçons routiers transfrontaliers, ou encore l’électrification dans les zones rurales, les aménagements hydrauliques, dans les zones frontalières, etc.

A moyen terme, ces projets sont porteurs d’un extraordinaire potentiel de développement pour la sous-région et donc d’opportunités pour les populations sahéliennes.  A plus long terme, l’intégration régionale s’entend aussi dans un environnement plus large avec l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest. La Présidence mauritanienne s’emploie à soutenir la dynamique de mise en œuvre de l’ensemble de ces programmes de développement.

Une autre priorité de la Présidence mauritanienne est de soutenir la dynamique de la Coalition internationale pour le Sahel, convenue entre Chefs d’Etats du G5 sahel et de la France, lors sommet de Pau en janvier 2020. A cet égard, le sommet de Nouakchott du 30 juin 2020 et la dernière session du Conseil des Ministres du G5 Sahel début octobre, ont été autant de jalons dans le processus de mise en place effective de cette Coalition.

Par ailleurs, la présidence mauritanienne, met un focus particulier sur la déconstruction du discours extrémiste et la lutte contre l’extrémisme violent tout en poursuivant les actions indispensables de renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité et d’autonomisation des populations vulnérables. La Mauritanie a ainsi développé sa propre approche contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, en conformité avec le droit international et en promouvant un dialogue interne pour lutter contre la radicalisation.

En outre, la Jeunesse est au cœur des préoccupations de la présidence mauritanienne et en a fait , d’ailleurs le slogan de sa feuille de route : « Jeunesse et espoir ». La jeunesse du G5 Sahel, c’est- faut-il le préciser- environ 60 millions de personnes en 2020. Projetons-nous dans les 20 prochaines années et nous parlons alors de 100 millions de jeunes au sahel.

La vision développée par le G5 Sahel et les efforts entrepris par les présidences successives dans tous les domaines de la sécurité-défense, de la résilience et du développement humain, de la gouvernance et du développement, n’ont d’autre finalité que d’offrir des perspectives et donc un avenir meilleur à notre jeunesse.

Défis et perspectives pour le partenariat en cours avec l’Alliance Sahel

Au regard de la vision et de l’ambition du G5 Sahel évoquées précédemment et au vu de l’ampleur des défis de toutes natures qui se conjuguent par ailleurs, force est de constater que les pays du G5 Sahel ne sont pas en capacité d’affronter à eux seuls l’ensemble de ces défis. Nous misons donc sur la solidarité internationale pour davantage de stabilité et de progrès pour notre sous-région. Ce sont ces perspectives à moyen et long terme que nous offre le partenariat avec l’Alliance Sahel dont le rôle dans la mobilisation des fonds, la conception et la conduite des actions de développement est primordial.

Un deuxième défi est celui de la difficulté de bâtir un partenariat tout à la fois inclusif et efficace, tant la coordination des acteurs de natures et de cultures différentes d’une part, et les différents process de mise en œuvre des projets d’autre part, se révèlent en vérité très complexes.
A cette difficulté de coordination des partenariats, s’ajoute la faible capacité d’absorption de nos pays qui requiert un renforcement conséquent des capacités globales afin d’accélérer la mise en œuvre des projets.
Il est heureux de constater que, face à ces défis, le partenariat Alliance Sahel – G5 Sahel prend de l’ampleur avec notamment la montée en puissance de l’unité de coordination de l’Alliance Sahel à Bruxelles, le déploiement des experts de liaison et de terrain dans chacun des cinq pays au service d’une plus grande visibilité de l’Alliance Sahel et surtout d’une plus grande maîtrise des mécanismes de partenariat.

Aussi, le dialogue politique se formalise à travers une série de réunions de haut niveau comme la tenue de la 1ère Assemblée Générale de l’Alliance Sahel en février 2020 à Nouakchott ou encore la tenue régulière des comités de pilotage de l’Alliance Sahel avec le Secrétariat exécutif du G5 Sahel.

C’est désormais dans le cadre de la Coalition Sahel que le partenariat Alliance Sahel – G5 Sahel va se développer. Dans ce nouveau cadre plus large et plus intégratif qui se dessine, le nexus Sécurité – Développement gagnera sûrement en pertinence.

Enfin, je me dois de mentionner les importantes mobilisations de fonds en cours et à venir consenties par les partenaires et qui se chiffrent en milliards de dollars. A cet égard, nous mettons actuellement en œuvre le Plan de développement d’urgence (PDU) qui mobilise près de 500 millions d’euros. La Banque Mondiale, par exemple s’engage au Sahel avec un financement disponible pour les trois prochaines années de 7,5 milliards de dollars. Ces chiffres sont une indication claire de l’engagement fort des partenaires de l’Alliance Sahel en faveur de nos pays et de notre jeunesse.

C’est dire que, malgré les difficultés inhérentes à toute jeune organisation et, de surcroit, confrontée à des défis colossaux, le G5 Sahel est en marche et les perspectives sont prometteuses pour la sous-région. »

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