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Editorial – mars 2024

Par Ousmane Diagana, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Président du Comité de Pilotage Opérationnel de l’Alliance Sahel

À l’occasion du mois de la femme, je tiens à rendre hommage à toutes les filles et les femmes, à leur résilience, à leur engagement et à leur leadership. Depuis de nombreuses années, les femmes sont au premier plan et constituent les piliers de nos sociétés. Pourtant, elles continuent d’être confrontées à des défis sociaux et économiques et luttent pour être reconnues.

Face aux multiples défis et aux conflits qui s’étendent, l’autonomisation des femmes change véritablement la donne. Il est démontré que chaque année de scolarisation supplémentaire des jeunes filles réduit le nombre de mariages précoces, diminue le taux de fécondité, augmente les chances de survie des enfants et améliore les opportunités économiques et les revenus des femmes en Afrique.

C’est pourquoi la Banque mondiale et les partenaires de l’Alliance Sahel renforcent leur engagement en faveur de l’accélération de l’égalité des genres dans la région. En plaçant le genre au centre de nos efforts, nous voulons accompagner les pays du Sahel pour atteindre de meilleurs résultats au niveau de quatre priorités : (1) combler l’écart des revenus, (2) donner aux adolescentes et aux femmes les moyens d’accéder à des méthodes sûres en matière de santé sexuelle et reproductive, (3) atteindre la parité femmes-hommes pour l’enseignement primaire et secondaire, et (4) réduire les violences fondées sur le genre.

Au cours de la dernière décennie, les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ont accompli des progrès considérables en matière de promotion de l’égalité des genres, d’éducation des filles et d’accès des femmes aux opportunités sociales, politiques et économiques. De plus en plus de filles ont accès à une éducation, et la place des femmes dans l’économie et les organes de décision s’accroît.

Grâce à l’initiative régionale Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD), plus de 400 000 jeunes filles dans neuf pays ont bénéficié jusqu’à présent d’une amélioration de leurs compétences personnelles essentielles et de leurs connaissances en matière de santé sexuelle. Plus d’un million d’autres ont bénéficié d’activités éducatives renforcées et environ 140 000 femmes ont bénéficié d’initiatives d’autonomisation économique. Il ne s’agit là que d’un exemple de projet transformateur qui contribue à l’égalité des chances pour les femmes et les jeunes filles et qui aide à transformer le défi démographique des pays en un véritable dividende démographique.

L’autonomisation des filles et des femmes et la modification de la dynamique de la fécondité sont nécessaires à la transformation économique de la région. Les pays et les membres de l’Alliance Sahel ont aujourd’hui la possibilité d’obtenir des résultats à grande échelle pour des lendemains équitables.

Légende photos: Svenja Schulze et Ousmane Diagana en mars 2024 lors de leur mission conjointe en Afrique de l’Ouest

Lors de mon récent voyage au Burkina Faso avec la ministre fédérale allemande de la Coopération économique et du Développement, Svenja Schulze, en tant que présidente de l’Alliance Sahel, une délégation a visité le Lycée scientifique national de Ouagadougou. Cette école est un formidable lieu d’opportunités pour les jeunes esprits avides de connaissances et, d’après nos différentes échanges sur place, il est d’évidence que les filles et les garçons ont une réelle soif d’apprendre et que la connaissance et la science n’ont pas de genre.

Si l’adolescence est une période de grande vulnérabilité pour les filles, c’est aussi le moment idéal pour rompre le cycle de la pauvreté et tirer parti des efforts de développement. Les filles et les femmes éduquées et autonomes de par leur valeur intrinsèque alimenteront des économies durables, au bénéfice des sociétés et de l’humanité dans son ensemble.

Cela résonne avec les valeurs qui m’ont été transmises et guide ma détermination à faire évoluer la situation dans la région grâce à l’éducation et à l’autonomisation des filles et des femmes.

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