Alliance Sahel
L’Alliance Sahel est une plateforme de coordination internationale regroupant 27 organisations et pays.
Créée en 2017, cette initiative a pour objectif de mieux soutenir les initiatives de développement au Sahel.
Le Sahel présente un paradoxe frappant entre ses multiples potentiels et les difficultés auxquelles font face les populations. La région dispose notamment d’importantes ressources naturelles comme le pétrole, le gaz naturel, l’or, les phosphates, les minerais… Elle abrite certains des plus grands aquifères du continent, ainsi que des eaux de surface comme le lac Tchad et le fleuve Niger. Ces ressources offrent des opportunités considérables pour la diversification économique et le développement des moyens de subsistance. En outre, le Sahel bénéficie d’un potentiel énorme en énergies renouvelables, notamment solaire. La région peut également compter sur le dynamisme d’une population particulièrement jeune et héritière d’un patrimoine culturel des plus riches.
Pourtant, le Sahel reste l’une des régions les plus pauvres du monde, confrontée à des enjeux sécuritaires et à de fortes vulnérabilités économiques, sociales et environnementales. La situation de fragilité est particulièrement critique dans les zones périphériques et transfrontalières, où l’État est moins présent et les services sociaux de base, peu ou pas assurés. La pression sur les ressources naturelles est source récurrente de conflits entre agriculteurs et éleveurs. Malgré une urbanisation rapide, 64 % de la population sahélienne est rurale et dépend majoritairement des revenus de l’agriculture et de l’élevage.
La région est également exposée à des aléas climatiques et environnementaux caractérisés par l’irrégularité des pluies, la sécheresse ou des inondations récurrentes. En 2024, la situation alimentaire et nutritionnelle demeure plus que préoccupante : plus de 38 millions de personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë dans le Sahel et l’Afrique de l’Ouest. La pandémie de COVID-19 et l’impact de la guerre en Ukraine sur le marché mondial des céréales et des fertilisants ont exacerbé les fragilités économiques, sanitaires et nutritionnelles.
Enfin, les économies sont souvent caractérisées par un marché de l’emploi largement informel, l’étroitesse des assiettes fiscales, une industrialisation peu développée, ainsi qu’un secteur agricole dominant peu tourné vers les activités de transformation.
Face à cette situation fragile, une réaction adaptée et efficace s’imposait pour assurer un développement durable de la région.
En 2017, plusieurs partenaires au développement créent l’Alliance Sahel, une plateforme de coordination de la coopération au développement au Sahel, pour soutenir davantage et mieux les initiatives de développement au Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad).
Depuis son lancement, l’Allemagne, la Banque africaine de développement, la Banque européenne d’Investissements, la Banque Ouest Africaine de Développement, la Banque mondiale, le Canada, le Danemark, l’Espagne, les États-Unis, la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Luxembourg, les Nations Unies, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suède et l’Union européenne ont rejoint l’initiative comme membres de plein exercice.
Neuf pays ou organisations ont également rejoint l’Alliance Sahel en tant que membre observateur : le Japon, la Belgique, la Suisse, la Finlande, la Société financière internationale, la fondation Bill & Melinda Gates, le Tony Blair Institute for Global Change, l’Irlande et l’Organisation internationale de la Francophonie. Ils participent aux réunions décisionnelles de l’Alliance Sahel ainsi qu’aux travaux et activités des groupes sectoriels et thématiques, y compris sur le terrain dans les pays du Sahel. Cependant, ils n’intègrent pas leurs projets de développement au portefeuille labellisé et suivi par l’Alliance Sahel.
Afin d’apporter une réponse adaptée aux défis rencontrés par les pays Sahéliens, les membres de l’Alliance Sahel ont choisi de guider leur action selon 4 principes clés :
- un ciblage des interventions sur 5 secteurs prioritaires : éducation et emploi des jeunes ; agriculture, développement rural, sécurité alimentaire ; énergie et climat ; gouvernance ; décentralisation et services de base
- une redevabilité réciproque entre les membres et les pays sahéliens sur des objectifs définis, mesurés et partagés par tous les partenaires
- des modes d’action innovants et flexibles, adaptés aux contraintes et spécificités du terrain, ainsi qu’une diversification des acteurs de mise en œuvre (ONG, collectivités locales, secteur privé…)
- un engagement renforcé dans les zones les plus vulnérables et fragiles, à travers l’Approche Territoriale Intégrée (ATI)
Ces principes visent à améliorer la coordination et la cohérence entre les principaux partenaires au développement du Sahel et à accroître l’efficacité et l’impact des projets financés afin d’améliorer durablement les conditions de vie des populations, en particulier les plus vulnérables.
Depuis le lancement de l’Alliance Sahel en 2017, le nombre de projets en cours d’exécution a triplé en volume et quadruplé en valeur. La croissance du portefeuille tient à l’augmentation continue du nombre de membres de l’Alliance Sahel. Cette augmentation reflète également une augmentation significative des portefeuilles de la plupart des membres.
En 2022, le portefeuille de l’Alliance Sahel était constitué de 1.330 projets pour un montant total de 26,47 milliards €.
Voir la carte interactive des projets des membres de l’Alliance Sahel
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Les secteurs d'intervention
Avec l'objectif d’apporter une réponse efficace et structurée aux défis auxquels font face les pays sahéliens, les membres de l’Alliance Sahel ont choisi de concentrer leurs efforts dans cinq secteurs prioritaires, en accord avec les priorités de développement établies par les pays du Sahel. Centrés sur un ou plusieurs de ces derniers, les projets de l’Alliance Sahel ont pour objectif d'avoir un impact rapide sur les populations.