10ème Comité de Pilotage: réflexion sur les trajectoires sahéliennes et aux modes d’action pour plus d’impact sur le terrain
Le 10ème Comité de Pilotage Opérationnel de l’Alliance Sahel s’est tenu le 7 décembre 2022 à Bruxelles. Il a réuni les 27 membres de l’Alliance ainsi que les partenaires du Sahel. Plus de 80 personnes ont pris part aux débats et séances de travail visant à apporter une réponse plus adaptée aux défis de la région du Sahel.
Ce comité de pilotage était le premier sous la présidence d’Ousmane Diagana, Vice-Président Afrique de l’Ouest et du Centre à la Banque Mondiale. Ce dernier a ouvert la séance en soulignant l’urgence d’apporter des solutions innovantes aux défis de la région:
«Opérer dans un environnement complexe n’est pas aisé. Nous devons travailler en parfaite intelligence et apporter des solutions innovantes aux communautés éprouvées. L’Alliance Sahel est une plateforme unique qui donne des opportunités de bâtir sur des expériences diverses que nous avons chacun dans nos modes opératoires»
Ousmane Diagana
Eric Tiare, Secrétaire Exécutif du G5 Sahel, a également évoqué dans son introduction un contexte de plus en plus difficile
« Le constat est bien clair que la situation sécuritaire continue de se dégrader au Sahel notamment dans la zone des 3 frontières, appelée encore la zone de tous les dangers. Et des trois pays frontaliers, le Burkina Faso est aujourd’hui celui le plus touché par la crise sécuritaire »
Eric Tiaré
Carmen Magariños Casal, représentante de la Présidence de l’Assemblée Générale de l’Alliance Sahel, a rappelé l’impératif de s’engager fortement auprès des communautés
« Nous devons rester proches du Sahel, des sahéliens et des sahéliennes. Nous devons rester proches du peuple du Burkina Faso, qui souffre d’une très grave crise de personnes déplacées (1,76 M) ; du peuple du Tchad, qui a été frappé par les pires inondations de son histoire ; et, de manière générale, aux côtés de tous les citoyens, confrontés aux fléaux de la violence, du terrorisme ou des crises alimentaires. Nous devons être plus agiles dans nos opérations, plus stratégiques et mieux coordonnés pour trouver des solutions qui apportent une réelle valeur ajoutée et un plus grand impact sur le terrain. A cet égard, nous apprécions beaucoup l’initiative qui a vu le jour au Niger pour concentrer l’action des membres de l’Alliance dans le département d’Ayorou. »
Carmen Magariños Casal
Analyse de contexte et opérationnalisation des actions
Afin d’approfondir l’analyse conjointe des défis et besoins de la région, la première session de travail a été éclairée par les deux interventions d’experts reconnus qui ont abordé les développements les plus récents affectant le Sahel. Le Dr Bakary Sambe, Directeur régional du Timbuktu Institute/African Center for Peace Studies a abordé la trajectoire des contextes politiques et sécuritaires. Mathieu Pellerin, de l’International Crisis Group, a quant à lui éclairé les participants sur l’évolution des facteurs de risques avec une présentation cartographique. Cette analyse a été suivie d’un état des lieux sur la mise en œuvre de l’Approche Territoriale Intégrée en Mauritanie, un an après la table ronde de Nema, et au Niger, où elle est en cours de formulation.
Présentation en video des progrès de l’Approche Territoriale Intégré en Mauritanie:
La journée a été marquée par deux engagements importants : l’adhésion de la Banque Ouest Africaine de Développement comme 27ème membre (et le 18ème de plein droit) de l’Alliance, et la signature d’une convention de financement de 5 millions d’euros entre la France via l’AFD et la Facilité Sahel. Eric Tiare a salué « L’aboutissement des négociations contractuelles avec l’AFD ainsi que la bonne disposition d’autres partenaires à s’engager, aux côtés de l’Allemagne, avec la Facilité pour contribuer ainsi au bonheur et le bien-être tant recherchés par des populations qui sont aujourd’hui perdues, qui ne comptent que sur les bonnes volontés pour leur survie. »
Evolution nécessaire et consultée de l’Alliance Sahel
Le 10ème Comité de Pilotage a permis aux membres de débattre des conclusions de la revue indépendante de l’Alliance Sahel menée par M. Hasan Tuluy (ancien vice-président de la Banque mondiale) et M. Baba Dakono (Secrétaire exécutif de l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité au Mali) pour faire le point sur les réalisations de l’Alliance Sahel depuis ses débuts, et d’identifier les possibilités de renforcer son impact. Ousmane Diagana a rappelé que « La revue de l’Alliance Sahel a été engagée dans le but de renforcer la sélectivité et les acquis de l’Alliance. Il s’agit de disposer d’une part, d’éléments pour rendre notre structure plus efficace et plus efficiente ; et d’autre part, mettre les pays partenaires en face de nous dans toutes nos délibérations. Je souhaite que nous aillions une discussion constructive qui nous permettra de définir certaines actions concrètes pour mettre en œuvre les conclusions de la revue rapide. » Des recommandations ont été formulées au terme des échanges avec les participants du CPO. Leur validation interviendra dans les prochaines semaines sur la base d’une note de décision dont la rédaction a été confiée à un groupe restreint.
Enfin, la dernière session du comité de pilotage a abordé les questions cruciales liées à la résilience des femmes Sahéliennes. Un débat passionnant sur l’égalité des sexes et la manière dont la participation active des femmes peut promouvoir le développement, la paix et la sécurité au Sahel a vu la participation de personnalités engagées et engageantes. Cette session modérée par Mme Aissatou Dosso, Spécialiste Genre à la Banque africaine de Développement, a été nourrie des intervention de la Princesse Esther Kamatari (Foundation Princesse Esther Kamatari); de Mme Diyé Ba, coordinatrice de la Plateforme des femmes du G5 Sahel; de Mme Saoudata Aboucrine, Secrétaire Générale de l’organisation Tin Hinane et de Mme Chloé Jacquin, d’Empow’her.
Conclusions du 10eme Comité de Pilotage par Ousmane Diagana:
Retour sur l’événement en images:
