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L’éducation face aux situations de crise au Sahel

Près de 12 millions d’enfants déscolarisés, 3393 écoles fermées en juillet 2021, la crise du COVID n’a fait qu’accroitre les difficultés rencontrées par les systèmes éducatifs au Sahel. Face aux crises protéiformes, à l’urgence qui s’installe parfois comme un état durable, comment assurer le défi de la continuité éducative? Au-delà, comment répondre aux besoins des enfants et des jeunes? Voici certaines des questions cruciales auxquels plus de cinquante participants ont tenté d’apporter des pistes de réponse durant les deux jours de l’Atelier « Education en situation d’urgence » qu’organisait le groupe Education/Employabilité de l’Alliance Sahel, sous la coordination de l’AFD.

 

Capitaliser sur les bonnes pratiques et expériences des différents acteurs, favoriser les échanges et faire émerger des messages clés pour améliorer l’impact des actions des membres de l’Alliance Sahel sur l’enjeu crucial de l’éducation en situation de crise, tels étaient les objectifs des deux ateliers qui se sont tenus les 7 et 8 septembre 2021. Dans un format virtuel qui se voulait participatif, l’Atelier s’est articulé autour de deux temps: celui de l’état des lieux et celui de la capitalisation et de la réflexion sur les solutions à apporter, afin d’accompagner les Etats du G5 dans le défi de la continuité éducative face aux crises. Ces journées de travail, qui ont réuni plus de 50 participants, s’intégraient dans les travaux du Groupe Education et Employabilité de l’Alliance Sahel.

Le 7 septembre, l’état des lieux s’est adossé sur la présentation par l’IRD des résultats de l’étude menée sur l’éducation en situation de crise dans le cadre du programme PASAS (Plateforme d’Analyse, de Suivi et d’Apprentissage au Sahel), ainsi que sur le travail de l’UNICEF, qui a analysé les données quantitatives et qualitatives disponibles sur l’exclusion de l’éducation et la déscolarisation. Deux interventions qui ont permis de mieux comprendre les contextes selon le type et le rythme, la temporalité de crises (sécuritaire, sanitaire, alimentaire, catastrophes naturelles etc…) et leurs impacts à court et moyen terme sur l’offre et la demande éducative ; et de disposer une cartographie des réponses et pratiques d’éducation en situation d’urgence (ESU) déjà apportées par les acteurs. Un tableau contrasté, soulignant d’une part le défi posé aux institutions éducatives par des crises durables et imbriquées, mais de l’autre esquissant des réponses et une volonté d’agir, tant de la part des gouvernements que de leurs partenaires.

Au terme d’une deuxième séance de travail tenue le 8 septembre, et inaugurée par la présentation des premiers éléments du Livre Blanc sur l’éducation au Sahel en cours de finalisation par la Banque Mondiale, les participants divisés en trois groupes ont pu échanger sur les pistes opérationnelles selon trois axes:

  1. Comment assurer la continuité éducative en contexte de crise?
  2. Comment travailler de façon intersectorielle pour mieux répondre aux besoins de sécurité, d’alimentation, de santé, d’éducation des enfants au Sahel?
  3. Comment travailler à l’échelle territoriale et mieux engager les acteurs en réponse aux crises?

Les échanges nourris de ces séances de travail ont contribué à l’élaboration de recommandations et de messages politiques qui seront partagés avec les instances politiques de l’Alliance Sahel et du G5 et serviront de base de travail au Groupe technique pour poursuivre sa double mission, de coordination des actions de ses membres et de plaidoyer en faveur de la continuité éducative, au service de l’employabilité des jeunes, de la stabilité et du développement durable de la région.

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