Le Sahel face aux enjeux du changement climatique
Le Sahel est l’une des régions du monde les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Selon la plupart des scénarios du GIEC, les températures y augmenteront d’au moins 2°C à court terme (2021-2040), un rythme 1,5 fois supérieur à la moyenne mondiale. Or cette région fait déjà face à de multiples enjeux. Les membres de l’Alliance Sahel soutiennent de nombreuses initiatives sahéliennes permettant de faire face aux impacts du changement climatique.
Les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les sécheresses et les fortes pluies, pourraient se multiplier et s’aggraver dans la région du Sahel. Selon les scientifiques, l’augmentation des émissions de carbone provenant des combustibles fossiles entraîne des saisons des pluies plus longues et plus intenses, pouvant causer des inondations.
Ces phénomènes climatiques s’associent à d’autres enjeux : croissance démographique qui s’accélère, faible productivité économique, absence de diversification de la production, conflits et crises politiques, tensions intercommunautaires et montée de l’extrémisme violent. Ces dynamiques sont sources d’appauvrissement des ménages, essentiellement paysans, provoquant des déplacements de population, l’exode de nombreux jeunes et des luttes pour l’exploitation des terres et des ressources naturelles.
Les répercussions économiques pourraient être significatives pour les pays du Sahel : perte du PIB, baisse des rendements agricoles, diminution de la productivité du travail, dommages aux infrastructures fragilisées par des inondations plus fréquentes.
Les populations pauvres et les plus vulnérables, comme les femmes, les jeunes, les minorités ethniques, les groupes nomades, les personnes déplacées et à mobilité réduite, sont particulièrement exposées aux impacts du changement climatique.
Les énergies renouvelables représentent une opportunité pour répondre à ces défis. Cependant, leur développement nécessite une attention particulière aux enjeux de maintenance technique et l’augmentation prévue de la capacité installée reste inférieure à la croissance de la consommation projetée.
Dans la zone sud du Sahel, la résilience climatique est étroitement liée au maintien du couvert végétal. La compétition croissante pour les terres entre agriculteurs et éleveurs risque d’être intensifiée par les effets du changement climatique et la pression démographique, aggravant les conflits dans une région déjà fragile.
Les initiatives sahéliennes face au changement climatique
Les communautés sahéliennes développent de nombreuses initiatives pour améliorer leur résilience aux impacts du changement climatique. Les membres de l’Alliance Sahel apportent leur soutien à certaines d’entre elles.
Voici quelques exemples :
- Des potagers périurbains pour renforcer la sécurité alimentaire en Mauritanie
- Lutte contre la malnutrition au Niger
- Des technologies agricoles intelligentes en milieu rural
Engagement des membres de l’Alliance Sahel
La combinaison de mesures d’adaptation et d’atténuation contribue à la résilience et à la durabilité des actions menées dans tous les secteurs économiques pour faire face aux effets du changement climatique.
Près de 30 % des projets de l’Alliance Sahel sont alignés avec les marqueurs climat de Rio, couvrant l’atténuation du changement climatique, l’adaptation, la biodiversité et la lutte contre la désertification. Les financements concernent principalement des initiatives d’adaptation, en grande partie dans le secteur de l’agriculture, ainsi que des projets d’atténuation dans le secteur de l’énergie.
Le secteur agricole représente 23 % du portefeuille total de l’Alliance Sahel, soit plus de 6 milliards d’euros sur un total de 26,4 milliards. Ces fonds sont en grande partie alloués à des programmes régionaux, principalement au Niger, au Burkina Faso et au Mali. Les interventions de l’Alliance Sahel pour l’adaptation au changement climatique s’élèvent à 755 millions d’euros, dont la majorité a été affectée à des interventions régionales et actions au Burkina Faso et au Niger.
Ressources
- « Solutions dirigées par des femmes pour la résilience face à la sécheresse », Rapport de UNCCD et de la FAO, 2024
- Rapport du GIEC sur l’Afrique, 2022 (« Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability – Working Group II Contribution to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change »)