Un groupe de travail dédié au changement climatique
La région du Sahel est l’une des plus vulnérables aux effets du changement climatique, non seulement en raison de ses caractéristiques biophysiques, mais aussi à cause de la dégradation de l’environnement, de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire, de la croissance démographique rapide, de l’inégalité entre les genres, de l’instabilité politique et des conflits. Le changement climatique vient exacerber vraisemblablement ces vulnérabilités existantes.
Selon l’indice ND-GAIN, qui traduit la vulnérabilité d’un pays au changement climatique et à d’autres défis importants en les combinant avec sa disposition à améliorer sa résilience, tous les pays du Sahel se classent parmi les 20 % les plus vulnérables et les moins préparés au changement climatique. Trois pays (Niger, Tchad, Mali) font partie des 10 % les plus à risque.
Les pays membres du G5 Sahel ont signé et ratifié l’accord de Paris sur le changement climatique et ont soumis leurs contributions déterminées au niveau national (CDN). Les secteurs prioritaires communs pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, identifiés dans les plans de développement économique et les CDN respectifs des pays, comprennent l’agriculture intelligente face au climat, la gestion durable des terres, la gestion de l’eau et l’amélioration de l’accès à l’énergie.
Malgré l’existence d’un large éventail d’engagements nationaux en matière de changement climatique dans les pays du G5 Sahel, l’intégration du changement climatique dans les politiques sectorielles, les ministères et les plans de développement locaux est limitée, bien qu’elle varie d’un pays à l’autre. La capacité technique et financière à mettre en œuvre les politiques, les plans et les programmes relatifs au changement climatique est également limitée, tant au niveau national que local. Parallèlement, des institutions régionales relativement fortes, des approches transfrontalières et des actions menées au niveau local fournissent des capacités d’action.
Reconnaissant l’importance du climat comme une question transversale qui doit être prise en compte, l’Alliance Sahel a formellement établi un groupe de travail sur le climat en juillet 2019. L’objectif principal du groupe transversal sur le climat est de promouvoir l’intégration du changement climatique dans les interventions sectorielles de l’Alliance Sahel. Il s’agit de contribuer à ce que les vulnérabilités ne soient pas exacerbées, de prendre en compte le changement climatique dans les efforts respectifs et de s’assurer que les stratégies, programmes et projets contribuent également aux priorités et engagements nationaux en matière de lutte contre le changement climatique. Le groupe d’intégration du climat de l’Alliance Sahel est co-présidé par la Banque africaine de développement et le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et réunit 18 représentants des membres bilatéraux et multilatéraux. Un plan de travail commun a été élaboré.
Ce groupe offre déjà une plateforme de partage des connaissances et d’informations. Il a également engagé un dialogue avec les points focaux de la CCNUCC des pays concernés et les partenaires au développement afin d’identifier les possibilités d’améliorer la mise en œuvre des CDN, tout en capitalisant sur les nouvelles opportunités de croissance verte et de plus grande résilience.