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« Toutes les interventions au Niger doivent répondre aux besoins des jeunes pour contribuer au développement et à la stabilisation »

M. Andreas König est depuis 3 ans Directeur Résident de la GIZ à Niamey. Dans cet entretien, il revient sur la place des jeunes au sein des interventions de la GIZ dans le pays et partage sa vision concernant la dynamique en construction au sein de l’Alliance Sahel avec les autorités nigériennes.

Interview complète avec Andreas König, Directeur Résident de la GIZ Niger

Quels sont les domaines d’intervention de la GIZ au Niger?

Les secteurs d’interventions prioritaires de la GIZ au Niger ont été décidés par les gouvernements nigérien et allemand. Actuellement, il s’agit de la décentralisation, du développement local, et de l’agriculture. Par ailleurs, nous accordons une grande attention à l’emploi des jeunes et à l’éducation de base. Nous avons aussi un programme d’aide transitoire et des activités dans le contexte de la législation nationale sur la migration, ainsi qu’un projet d’appui à la gestion des finances publiques en ancrage au Ministère du Plan.

Quelle est la place des jeunes dans le travail de vos équipes?

Les jeunes représentent la plus grande partie de la population nigérienne. Toutes les interventions ici au Niger – pas seulement celles de la GIZ – doivent donc répondre aux besoins des jeunes pour contribuer au développement et à la stabilisation du pays. Car si les jeunes restent sans perspective, il n’y aura pas de sécurité, ni de stabilité dans ce pays.

Notre programme « Promotion de l’emploi des jeunes » a un objectif directement lié à la promotion des jeunes. Son objectif est de trouver des perspectives à moyen et long termes pour que les jeunes filles et garçons puissent gagner leur vie et en même temps apporter une contribution au développement de leur communauté.

Programme de promotion de l’emploi des jeunes à Tillaberi. Photo: Aude Rossignol/Alliance Sahel

Quelle place occupe le secteur privé dans l’approche de la GIZ au Niger?

Nous avons un gros avantage, nous sommes vraiment sur le terrain. La GIZ traditionnellement, suit une approche à trois niveaux :

  • Un niveau national, avec les discussions et le développement des capacités des structures gouvernementales
  • Un niveau méso, avec les institutions publiques et privées de la société civile, pour renforcer la capacité de ces institutions à rendre service
  • et enfin, nous travaillons directement avec les entreprises, les jeunes, les groupes-cibles sur le terrain dans les régions présélectionnées.

Le secteur privé au Niger n’est pas encore très costaud. Or, il faut un secteur privé fort pour pouvoir vraiment développer l’économie et les options pour les jeunes à moyen et à long terme. Au niveau méso, nous travaillons avec des institutions comme les maisons d’entreprise qui sont maintenant établies dans toutes les régions du Niger. Dans l’agriculture, nous travaillons avec les chambres d’agriculture qui sont les représentants du secteur agricole. Nous les assistons pour qu’ils puissent jouer leur rôle dans le développement de leur secteur.

Maison de l’Entreprise à Niamey. Photo: Aude Rossignol/Alliance Sahel

Quelles sont les régions prioritaires pour votre bureau?

Les gouvernements allemand et nigérien ont choisi 3 régions prioritaires pour leur coopération bilatérale : Agadez, Tahoua et Tillabéri. Malheureusement, les deux dernières sont parmi les régions les plus menacées par la violence, la déstabilisation, les actes terroristes. Nous avons comme objectif d’assurer que les services de l’Etat restent présents dans ces régions parce que si la population sent qu’il y a la présence des services étatiques, elle est prête à s’engager.

Quelle est la dynamique actuelle de l’Alliance Sahel au Niger?

L’Alliance Sahel offre une opportunité, pas seulement pour la GIZ et la coopération allemande, mais pour tous les acteurs, d’avoir une réponse plus coordonnée avec plus d’impact pour la société nigérienne. Il y a des choses à améliorer mais ces derniers mois, grâce à l’engagement actif de l’Ambassadrice d’Espagne au Niger, comme nouvelle porte-parole de l’Alliance, nous avons fait des progrès pour mieux mettre en valeur les synergies possibles.

La dynamique de l’Alliance Sahel au Niger, interview d’Andreas König, Directeur Résident GIZ Niger

Il nous reste une tâche importante, celle de mieux impliquer la partie nigérienne. Jusqu’à maintenant, souvent dans la perception nigérienne, l’Alliance Sahel est une action des partenaires techniques et financiers ou des capitales en Europe. Mais je suis maintenant optimiste, parce que les deux nouveaux porte-parole de l’Alliance Sahel au Niger ont rencontré le Ministre du Plan pour mieux informer et impliquer la partie nigérienne, et pour assurer dans une action commune la valeur ajoutée de l’Alliance Sahel pour le Niger.

Programme de promotion de l’emploi des jeunes à Tillaberi. Photo: Aude Rossignol/Alliance Sahel

Qu’est-ce qui vous donne espoir pour le futur du pays ?

Partout, je constate la résilience des Nigériens et des Nigériennes. Ils sont prêts à s’engager, ils sont résilients dans le sens où ils peuvent surmonter des difficultés énormes. Et il y en a dans ce pays. Deuxièmement, avec le leadership actuel du président, on touche des thèmes importants, comme la démographie ou le rôle des femmes dans le développement. Il s’engage, malgré les obstacles qui existent dans une culture traditionnelle. Et maintenant le Niger est sans doute symbole d’espoir dans le Sahel. Avec cette attention particulière, on peut créer le progrès, on peut créer le développement dans les mois et les années à venir.


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