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Le Cadre d’Actions Prioritaires du G5 Sahel (CAPI)

Afin d’accélérer la mise en œuvre de leurs « Stratégie pour le Développement et la Sécurité » (SDS), les chefs d’Etat du G5 Sahel ont adopté en février 2020 le « Cadre d’actions prioritaires intégré » (CAPI) lors du sommet à Nouakchott. L’objectif du CAPI est de fournir un cadre intégré de référence en matière programmatique. Il ambitionne d’identifier des actions rapides, réalistes, mesurables et flexibles à mener sur les volets sécurité et développement dans les zones fragiles prioritaires, élargis à la dimension humanitaire, à la gouvernance et à la réconciliation.

Ce document de stratégie d’action intégrée est né du constat de la nécessité de révision des approches pour l’aide au développement au Sahel et d’un engagement pris entre le G5 Sahel et le l’Union européenne en juillet 2019.

La mise en œuvre du CAPI

Le CAPI est mis en œuvre à travers un plan d’urgence, lancé par le Secrétariat exécutif du G5 Sahel (SEG5) en mai 2020. Ce plan est une déclinaison des orientations du CAPI en 20 projets prioritaires à impact rapide d’une durée de 12 à 24 mois qui sont lancés en 2 phase. La première phase a démarré en 2020 ; la deuxième phase démarrera en 2021. Tous les projets du plan d’urgence seront clôturés d’ici la fin de l’année 2022.

Les actions 5.1.2. et 6.2.3 du plan d’urgence sont déjà en cours de mise en œuvre : le Projet d’Aménagement territorial intégré (PATI) dans le fuseau Centre (Action 5.1.2.) est financé par l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et les états membres du G5 Sahel, et vise à améliorer le niveau d’accès aux infrastructures économiques et aux opportunités de création d’activités économiques. Le Projet de Renforcement des capacités de riposte sanitaire des pays membres du G5 Sahel et de contribution à l’atténuation des impacts socio-économiques de la pandémie COVID-19 (Action 6.2.3.) est financé par la Banque africaine de développement (BAD) et vise à renforcer la capacité des pays du G5 Sahel et du SEG5 à freiner la propagation du COVID-19 et à améliorer les capacités de résilience des populations.

Les moyens humains, matériels, financiers et politiques nécessaires à la bonne exécution desdits 20 actions sont mobilisés par le SEG5 avec l’appui des états membres et de la communauté internationale, notamment les membres de l’Alliance Sahel. Par conséquent, le CAPI permet d’une part au G5 Sahel de mieux planifier et orienter ses actions et, d’autre part, aux partenaires – tels que l’Alliance Sahel – de fédérer leurs efforts et les rendre cohérents avec les besoins du G5 Sahel.

Un ciblage des zones et populations prioritaires

Le CAPI cible les zones frontalières et reculées des pays du G5 Sahel, notamment dans les 3 fuseaux d’intervention de la Force Conjointe du G5, où la vulnérabilité des populations est aggravée par la faible présence de l’état et le manque d’accès aux services sociaux de base. Ces zones sont classées dans 3 catégories qui détermine le mode d’intervention de l’action de développement afin de tenir compte des différentes priorités spatiales du territoire et des populations (Zone prioritaire 1 = Sécurisation ; Zone prioritaire 2 = Stabilisation ; Zone prioritaire 3 = Prévention).

Les effets et impacts du CAPI

A long terme, l’impact de l’action du G5 Sahel à travers le CAPI est que l’espace sahélien soit réconcilié et engagé sur une trajectoire inclusive de sécurité collective et de développement où l’état est légitime dans son rôle et investit pour les populations locales. Plus spécifiquement, le plan d’urgence s’articule autour de six axes stratégiques pour lesquels six effets sont attendus à moyen terme :

  1. Le renforcement de la sécurité des personnes et des biens dans une approche holistique (intégrant la sécurité militaire et civile, la police, le renseignement, la chaine pénale et l’administration territoriale) ;
  2. Le renforcement de la sécurité de la circulation transfrontalière des personnes et des biens garantissant la mobilité qui a toujours caractérisé le Sahel ;
  3. Le retour de l’État et des services régaliens dans les zones touchées par l’insécurité ;
  4. L’amélioration de la cohésion sociale et une baisse des inégalités spatiales et sociales ;
  5. Le réinvestissement dans les secteurs de soutien à l’économie et la création d’emplois permettant d’offrir de nouvelles opportunités économiques aux populations notamment les jeunes et les actifs ;
  6. Le développement des capacités de résilience des populations face aux vulnérabilités créées par l’insécurité, les changements climatiques et les crises sociales.

Les cadres de référence pour les actions de développement dans les pays du G5 Sahel

Afin de relever les défis de sécurité et de développement, le G5 Sahel a adopté la Stratégie pour le Développement et la Sécurité () durant le premier trimestre 2016 qui constitue le cadre de référence pour toutes les interventions du G5 Sahel et de ses partenaires. Elle est mise en œuvre à travers le Programme prioritaire d’investissement (PIP), qui comprend 40 projets structurants pour un montant total de près de 2 milliards d’euros, auquel les membres de l’Alliance Sahel se sont engagés de contribuer près de 1,6 milliards d’euros.

Le Sahel est une vaste région africaine semi-aride faisant face à nombreux défis. Cinq pays du Sahel, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad sont particulièrement confrontés à des problématiques d’ordre sécuritaire, humanitaire et de développement. Pour lutter ensemble contre ces défis, leurs gouvernements se sont coalisés en 2014 en une organisation régionale de coopération et de coordination : le G5 Sahel.

Pour plus d’information, vous pouvez télécharger le CAPI sur le site web du G5 Sahel. 

 

* Crédit carte d’illustration: G5 SAHEL

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