116 : un numéro pour la protection des droits de l’enfant au Burkina Faso
Les enfants sont un groupe vulnérable au Burkina Faso, le respect de leurs droits fondamentaux est parfois mis à mal. Les violences physiques et psychologiques à leur encontre sont les plus connues, mais le phénomène du travail des enfants est loin d’être une question marginale. Des filles mineures sont envoyées de la campagne vers les villes pour travailler dans les ménages, des enfants sont employés dans l’orpaillage (mines d’or artisanales) et la culture du coton. Par ailleurs, la problématique du mariage des enfants, des grossesses précoces et des mutilations génitales féminines, sont des réalités et vont généralement de pair avec la déscolarisation. La violence croissante dues aux attaques terroristes récurrentes depuis 2016, en particulier dans la région du Sahel, et plus récemment dans la région de l’Est, a exacerbé ces problèmes.
Si les problèmes peuvent être gérés de façon préventive, les chances de trouver une solution sont plus grandes. C’est dans cette optique que le numéro national 116 a été créé en 2018. Tous les citoyens peuvent appeler ce numéro gratuitement pour signaler les abus perpétrés contre les enfants. Le service social de la municipalité sera ensuite alerté et pourra agir immédiatement pour trouver une solution.
La pandémie de Covid, un facteur aggravant
Malgré un lancement prometteur, la ligne téléphonique du numéro 116, destinée à dénoncer les actes de violation des droits des enfants, a été un peu oubliée ces derniers temps. La crise de la pandémie de la COVID-19, qui est une réalité au Burkina Faso depuis mars 2020, a changé la donne. Au niveau mondial, la COVID 19 a engendré une augmentation des abus envers les enfants et les femmes, principalement en raison de la combinaison des mesures de confinement à domicile et de la fermeture des écoles. Les enfants et les femmes se retrouvent à la maison, où ils ne sont pas forcément en sécurité, contrairement aux idées reçues.
Dès l’apparition de la COVID-19, la Direction Générale de la Famille et de l’Enfant (DGFE), direction responsable de la protection de l’enfant au sein du Ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire (MFSNFAH) a sollicité PRO-Enfant, un projet de la Coopération Allemande inscrit dans le portefeuille de l’Alliance Sahel. Le Ministère a demandé de pouvoir utiliser des fonds existants pour faire réaliser un film de sensibilisation. L’objectif : redonner de la visibilité à la ligne d’appel du 116, vu que les mesures de confinement risquaient de favoriser la résurgence des violences contre les enfants. En effet, une des mesures du confinement au Burkina Faso à partir du mois de mars a été la fermeture des écoles. Le film de sensibilisation est disponible en français et dans 4 langues nationales : Moore, Gourmantché, Fufulde et Dioula. Il et est diffusé sur les chaînes nationales et locales.
PRO-Enfant espère que cet outil de sensibilisation développé par un des principaux partenaires du programme aura un effet positif sur le nombre de dénonciations de violences perpétrées contre les enfants. De cette façon, PRO-Enfant espère pouvoir contribuer efficacement à une prise en charge plus rapide de ces cas.