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Adaptation des programmes en situation de crise au Mali

Les membres de l’Alliance Sahel au Mali se sont retrouvés lors d’un atelier co-organisé par la coopération espagnole (AECID), la Banque Mondiale et l’Allemagne le 1er février 2023 à Bamako. Cette rencontre avait pour objectif d’échanger sur les bonnes pratiques en matière d’adaptation des programmes en situation de crise, de partager les expériences avec les humanitaires sur les accès sécuritaires et les modes opératoires et de proposer des actions concrètes à mettre en œuvre dans l’Arc Sud du pays.

« Plus le contexte est difficile, plus nous devons travailler ensemble.« 
Andreas Hartmann (chef de coopération Ambassade d’Allemagne)

Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le Nord et le Centre du pays, qui s’étend de plus en plus dans le Sud, l’interdiction des activités des ONG financées par la France et les nouvelles mesures de contrôle des ONGs par le gouvernement malien, il devient impératif de repenser et adapter les programmes en fonction du contexte politico-sécuritaire actuel au Mali. ces recommandations peuvent également inspirer l’action des membres de l’Alliance Sahel dans d’autres pays de la région comme le Burkina Faso et dans certaines régions du Niger.

Autour de la table, il y avait les membres de l’Alliance Sahel qui sont les partenaires techniques et financiers, des acteurs de l’humanitaire tels que le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Forum des ONGs Internationales du Mali (FONGIM) avec quelques représentations comme ACF (Action Contre la Faim) et NRC (Norvegian Refugee Concil), ainsi qu’une ONG Nationale – AMSS (Association Malienne pour la Survie au Sahel).

« Il est dit qu’on ne peut pas faire de développement en zone de crise, or il est difficile aussi de continuer perpétuellement avec l’humanitaire lorsque la crise perdure.« 
El Mehdi Ag Wakini ( président de l’Association Malienne pour la Survie au Sahel – AMSS)

Les participants ont échangé sur les modalités et les marges de flexibilité requises en situation de crise, la gestion des accès, la sécurité des populations bénéficiaires et des équipes pour garantir, dans ce contexte, la fourniture des services de base aux populations.

Des recommandations ont été formulées pour une meilleure adaptation au contexte de crise:

  • Communiquer davantage avec les autorités nationales/collectivités territoriales et être transparent dans le reporting
  • Être à l‘écoute des acteurs locaux sur leurs besoins réels et insister sur les approches communautaires pour fournir et maintenir les services de base aux populations
  • Investir sur la sécurité en augmentant les capacités d’analyse des institutions membres de l’Alliance, prévoir des lignes budgétaires pour la gestion des risques et la sécurité des équipes et des projets
  • Identifier et mettre en place des passerelles Humanitaire/développement pour le NEXUS opérationnel
  • Faire un plaidoyer auprès des sièges des membres pour une flexibilité administrative et juridique dans les programmations et la mise en oeuvre des projets.

Stay engaged, quel que soit la fragilité du contexte politique.« 
Gaëtan Mertens (Banque Mondiale)

Quant aux actions à mettre en œuvre dans le sud du pays (Régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso), il a été souligné l’importance de renforcer le contrat social.

Les membres co-lead sur l’arc sud (Espagne, Banque Mondiale, Danemark) envisagent d’engager le dialogue avec les autorités locales de la région de Kayes, de définir une feuille de route et d’organiser une activité prochainement sur place dans la ville pour présenter le projet d’une plateforme locale pour fournir un éventail de services de base aux populations.


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