Actualités et Presse

Grande Muraille Verte: pour un Sahel résilient au changement climatique

Alors que la COP 27 se clôture, l’Accélérateur de la Grande Muraille Verte et l’Alliance Sahel poursuivent leurs efforts pour renforcer leur coopération et atteindre les objectifs de la Grande Muraille Verte: une agriculture résiliente, des terres restaurées et la création d’emplois verts.

Les cinq pays du Sahel, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad, font partie des pays les plus sévèrement touchés par le changement climatique. Le réchauffement climatique, qui pourrait atteindre 4,3°C d’ici 2080 au Sahel – 1,5 fois supérieure à la moyenne mondiale -, fragilise les moyens de production des populations, largement tributaires du secteur agro-pastoral. En effet, plus de deux Sahéliens sur trois dépendent de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche et voient leurs moyens de subsistance menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes tels que la sécheresse, la désertification des terres, les inondations ou la pluviométrie variable. Il y a donc urgence de mettre en œuvre des politiques d’adaptation au changement climatique et d’investissement pour renforcer la résilience des populations et des économies sahéliennes, sans quoi jusqu’à 13,5 millions de personnes pourraient basculer dans la pauvreté d’ici 2050.[1]

La lutte contre le changement climatique, l’agriculture et le développement rural sont des thématiques au cœur des priorités des membres de l’Alliance Sahel, avec plus de 300 projets mis en œuvre dans ces secteurs et plus de 6,5 milliards d’euros engagés au 31 décembre 2021, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de la Grande Muraille Verte. Les membres de l’Alliance Sahel soutiennent également les pays du G5 Sahel dans la mise en œuvre de programmes ambitieux d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Invité au 7ème Comité de Pilotage Opérationnel de l’Alliance Sahel le 7 décembre 2021, M. Ibrahim Thiaw, Secrétaire Exécutif de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (CNULCD), a souligné l’importance de synergies et d’approches convergentes des deux initiatives, liées par un objectif commun : un Sahel fort et résilient face au changement climatique. Outre la mise en œuvre d’activités communes, l’Alliance Sahel et l’Accélérateur de la Grande Muraille Verte ayant en commun de nombreux bailleurs de fonds, s’appuient sur un alignement tant géographique – les pays du G5 Sahel faisant partie des 11 pays engagés dans la mise en œuvre de la GMV, que thématique. Ainsi, plus de 50 projets communs sont labélisés Grande Muraille Verte et Alliance Sahel pour un montant total engagé de plus de 3 milliards d’euros, et contribuent à la restauration des terres, la séquestration de carbone et la création d’emplois.

Cette volonté mutuelle de renforcer les synergies s’est concrétisée par l’adoption d’une déclaration commune en marge de l’Assemblée Générale de l’Alliance Sahel le 4 avril dernier à Madrid, suivie par l’organisation d’un side-event conjoint à la COP15 à Abidjan en mai 2022, mettant en lumière des programmes et initiatives des membres Alliance Sahel contribuant à la réalisation des objectifs de la Grande Muraille Verte.

L’Accélérateur de la GMV et l’Alliance Sahel travaillent main dans la main pour un partage d’expertises accru et intensifié autour des modalités d’intervention, de coordination et de capacités d’absorption dans les pays bénéficiaires, en vue de mieux répondre aux exigences de redevabilité, et concrétiser les engagements pris lors du One Planet Summit de janvier 2021, y compris dans les zones fragiles.

Face aux défis du changement climatique, la réalisation de la Grande Muraille Verte et de ses objectifs, tels que la restauration des terres, la résilience des populations et des systèmes de production alimentaires, ainsi qu’une agriculture durable génératrice d’emplois et de revenus, est une opportunité unique de répondre aux multiples crises en capitalisant sur les immenses potentiels de la région. Les investissements dans le cadre de la GMV contribuent à drainer des dividendes considérables au regard des multiples potentiel du Sahel, notamment en termes d’énergies renouvelables, de ressources hydrauliques, et de jeunesse de population, et ainsi constituer un vecteur de paix et de stabilité dans la région.


Niger – Projet pour l’emploi des jeunes et l’inclusion productive, une initiative Grande Muraille Verte & Alliance Sahel

Mouslim Sidi Mohamed @Banque mondiale

De vendeuse de mil à multi-entrepreneure
Mina a 25 ans. Elle vit à Guidan Rana, un village situé à environ 430 kilomètres de la capitale du Niger, dans la région de Tahoua. Mère de trois enfants, elle est très impliquée dans leur éducation. Comme toute la population locale, sa famille vit de l’agriculture et de l’élevage. Les difficultés d’accès à la santé, à l’éducation et à la nourriture ont toujours été le lot quotidien des habitants de Guidan Rana. Mais, ces dernières années, la situation a empiré après des récoltes désastreuses dues à des conditions météorologiques aléatoires. Mina, elle, a pris les choses en main, non seulement pour aider son mari qui peine à joindre les deux bouts, mais aussi pour assurer le meilleur avenir possible à ses enfants. La jeune femme a commencé par confectionner et vendre des boules de mil, un en-cas populaire chez les Nigériens qui l’appellent foura en haoussa, sa langue maternelle et la plus parlée dans le pays. Progressivement, elle a développé d’autres activités. Depuis la mise en œuvre à Guidan Rana du projet pour l’emploi des jeunes et l’inclusion productive, financé par la Banque mondiale, les ambitions de Mina ont pris une autre dimension. (lire la suite)

[1] Rapport national sur le climat et le développement, Banque mondiale, 2021, Région du G5 Sahel : Rapport National sur le Climat et le Développement (worldbank.org)

Partager :