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Déploiement des énergies renouvelables au Burkina Faso avec la centrale solaire de Zagtouli

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du Sahel, présente un déficit chronique de l’offre d’électricité occasionnant des délestages importants surtout durant la saison chaude. En effet, le secteur de l’électricité est marqué par une faiblesse des capacités productives.

À la fin de l’année 2015, le Burkina Faso disposait d’une puissance nominale installée de 321 MW (10% hydraulique et 90% thermique). La société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL) produisait seulement 973 GWhs en 2016. Une production insuffisante pour combler le déficit de l’offre d’électricité.

La structure de production de l’électricité constitue un frein au développement large de l’accès à l’énergie. La majeure partie de l’électricité produite est de source thermique (90%) et seulement 10% provient de l’exploitation de barrages hydro-électriques.

Corollaire de cette situation, la SONABEL doit faire face à un prix de revient très élevé, ce qui l’a bien souvent conduite à vendre l’énergie à perte. Une alternative est d’exploiter l’énergie solaire. Mais bien qu’étant un pays ensoleillé, la production d’énergie solaire au Burkina Faso est quasi inexistante. Les seuls dispositifs solaires installés sont ceux des ménages et des petits réseaux de distribution ruraux.

L’accès des populations à l’énergie électrique passe avant tout par une augmentation de l’offre et une baisse du prix de revient. Ce scénario n’est possible qu’à travers une augmentation de l’énergie importée (2 à 3 fois moins coûteuse que la production thermique) et le développement de la production d’énergie solaire.

Prenant en compte cette préoccupation, l’Union européenne (UE) et l’Agence Française de Développement (AFD) ont accompagné la SONABEL à travers le financement du projet de centrale solaire de Zagtouli. Le projet a été financé à hauteur de 47,5 millions d’euros:

  • 22,5 millions d’euros par l’AFD sous forme de prêt à l’Etat Burkinabè;
  • 25 millions d’euros sous forme de don par l’Union européenne à travers le Fonds Européen de Développement (FED).

L’objectif de ce projet est d’augmenter l’offre d’électricité disponible tout en abaissant le prix de revient. Première en la matière, cette initiative a pour vocation de susciter un effet d’entrainement pour développer la production d’énergie solaire au Burkina Faso et dans la sous-région.

La SONABEL a bénéficié ainsi d’une subvention de l’UE pour faciliter un transfert de compétences pour la gestion de la centrale et sur la gestion de l’impact de cette énergie intermittente sur l’ensemble du réseau.

Achevée en 2017, la centrale solaire de Zagtouli comprend l’installation de près de 130.000 panneaux sur 60 hectares de terrain.

Aujourd’hui, la centrale à une puissance de 33,7 MWc. Elle produit environ 55 GWh/an, représentant 4% de la consommation annuelle burkinabè d’électricité. C’est l’équivalent de la consommation de 660.000 personnes et son coût économique de production est estimé entre 30 et 40 FCFA/kWh. Ce coût est nettement inférieur au coût moyen de production de la SONABEL, qui s’établissait à 133 FCFA par kWh en 2016.

D’un point de vue environnemental et social, la centrale solaire de Zagtouli permet d’économiser des tonnes de CO₂. Elle contribue à accélérer le développement des compétences dans le domaine de l’énergie solaire au Burkina Faso.

La centrale solaire de Zagtouli est un bel exemple de l’esprit et de l’efficacité de l’Alliance Sahel. Le cofinancement UE-AFD a impulsé une nouvelle dynamique dans le secteur des énergies renouvelables au Burkina Faso.

La réussite de la centrale de Zagtouli a permis à l’État burkinabé d’identifier un pipeline de projets de plus de 500 MWc de production solaire.

La Banque Européenne d’Investissement (BEI) a décidé de soutenir le Burkina Faso avec un prêt d’environ 23 millions d’euros pour une extension de 17 MWc sur le même site. Cette augmentation porterait la capacité totale de la centrale à 50 MWc.

Bien au-delà, le succès de Zagtouli a permis d’attirer 5 investisseurs privés, prêts à investir dans la génération et l’exploitation des centrales photovoltaïques connectées au réseau pour un total de 155 MWc, grâce à des Partenariats Public-Privé.

Enfin, l’AFD, l’Union européenne et la Banque Africaine de Développement (BAD) accompagnent le programme Yeleen depuis 2018. D’un montant de 75 millions d’euros, ce projet vise à développer la production d’énergie photovoltaïque à travers la construction de centrales solaires à proximité des villes de Ouagadougou, Dori, Gaoua et Diapaga.


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