Travail collectif pour une communication plus proche des populations au Sahel
Le constat est souvent partagé au sein des membres et partenaires de l’Alliance: il est primordial de communiquer davantage sur les thématiques et avancées de développement auprès des populations sahéliennes. Un atelier des points focaux communication de l’Alliance et du G5 Sahel a eu lieu à Bruxelles début juillet et a réuni 25 participants. Les objectifs principaux étaient de renforcer les collaborations entre les institutions présentes, améliorer la communication à l’endroit des populations Sahéliennes et de forger une campagne d’information. Cette campagne abordera les enjeux du changement climatique et de l’agriculture durable, qui sont de plus en plus préoccupants et aggravent les problématiques d’insécurité, de pauvreté et d’accès aux ressources naturelles.
Le premier jour, les participants se sont consacrés à un travail dédié au développement d’une meilleure communication envers les populations bénéficiaires. Une bonne couverture informationnelle des zones en souffrance peut en effet contribuer à la solution des crises. L’absence d’information crée en effet la désinformation. Seidik Abba, journaliste, écrivain, chercheur spécialiste du Sahel et du Bassin du Lac Tchad a animé et nourri de son expertise les sessions de réflexion. Ainsi, une analyse du paysage médiatique dans les pays du G5 Sahel a permis une compréhension plus fine du travail des journalistes Sahéliens. Plusieurs enjeux ont été soulevés, notamment l’importance de contribuer à changer le narratif sur le Sahel en donnant la parole aux bénéficiaires et en collaborant davantage avec les médias sahéliens.
La communication dans les langues locales a été au centre des échanges, priorité réelle pour mieux s’adresser aux Sahéliennes et Sahéliens. A la lecture de l’état du paysage médiatique au Sahel, il apparaît clairement que la communication à travers les médias gagnerait à être complétée par une communication hors médias qui pourrait même, selon les pays, être plus efficace, en s’appuyant sur les langues locales justement. Cette communication « hors médias » peut par exemple passer par les collaborations avec les chefs traditionnels et coutumiers, les griots, les leaders religieux, les organisations de femmes et de jeunes, les forums pour la paix, … La réflexion est ouverte.
Nouveaux médias et campagne climat
Le deuxième jour, les participants de l’atelier se sont d’abord penchés sur l’utilisation des réseaux sociaux par le secteur associatif et non marchand au Sahel, avec un point de formation particulier sur le phénomène Tik Tok. Cet outil digital extrêmement populaire (+ 1 milliard d’utilisateurs dans le monde) est en effet de plus en plus suivi par les jeunes au Sahel, et prisé par les ONG et les partenaires au développement.
La majeure partie des travaux du jour se sont ensuite portés sur la réflexion autour de l’élaboration d’une action de communication conjointe sur la thématique du changement climatique et de l’agriculture au Sahel. Des représentants des groupes de travail Climat et Agriculture/Sécurité Alimentaire sont intervenus pour éclairer les participants sur les enjeux les plus prégnants. Les chargés de communication ont ensuite travaillé à déterminer les priorités et contenus phares d’une campagne de communication conjointe. Il s’agira en effet d’adresser aux publics des messages sur la vulnérabilité du Sahel et des agriculteurs/éleveurs au changement climatique mais aussi de présenter les pistes de solutions et potentiels de a région. Prochaines étapes pour cette campagne de communication : opérationnaliser dans les semaines à venir les idées phares nées des sessions de brainstorming de l’atelier communication.
L’atelier a été une opportunité de renforcer la collaboration, les échanges de bonnes pratiques & d’œuvrer à une communication conjointe entre les membres de l’Alliance Sahel et avec les chargés de communication du Secrétariat Exécutif du G5 Sahel.