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6ème comité de pilotage de l’Alliance – Des avancées significatives

À l’invitation du Directeur Afrique du ministère fédéral allemand de la Coopération économique (BMZ), Christoph Rauh, président en exercice du Comité de Pilotage Opérationnel (CPO) de l’Alliance Sahel, la sixième réunion du CPO s’est tenue ce mercredi 2 juin 2021 par visioconférence. Cette réunion a réuni plus de 100 participants issus des membres de l’Alliance et a vu la participation du Ministre Issa Doubragne, Président en exercice du Conseil des Ministres du G5 Sahel, du Secrétaire Exécutif du G5 Sahel, M. Maman Sidikou et du Haut Représentant de la Coalition pour le Sahel, M. Djimé Adoum.

Le 6ème comité de pilotage de l’Alliance a eu lieu à l’heure où plusieurs pays et régions du Sahel vivent des moments difficiles, provoqués à la fois par l’aggravation et la multiplication des incidents sécuritaires et les conséquences des crises politiques.

Les derniers évènements au Tchad et au Mali nous rappellent la fragilité de la région. La stabilité et la sécurité des riverains sont fortement liées. Nous pouvons constater que ce n’est pas le moment de baisser la garde, mais de redoubler nos efforts au sein de l’Alliance Sahel. Aujourd’hui, nous avons sur la table des décisions et recommandations importantes à prendre, » a déclaré Angel Losada, Envoyé Spécial de l’UE pour le Sahel, lors de son discours introductif.

Le Ministre Doubragne, en qualité de Président du Conseil des Ministres du G5 Sahel a rappelé lors de son allocution les priorités de la feuille de route de la présidence tchadienne.

Les attentes du G5 Sahel en matière de sécurité et de développement nécessitent davantage de concertation pour faciliter et renforcer la fluidité d’information et la redevabilité entre le G5 Sahel et les membres de l’Alliance Sahel. Pour conjuguer les efforts communs, nous devons souligner l’importance de la lisibilité, de la visibilité et de l’efficacité des actions soutenues par les partenaires et encourager tous types de concertations et d’interactions pour donner plus d’impacts et augmenter la célérité dans la mise en œuvre des projets. »

Le CPO a permis de faire un point sur la mise en œuvre des recommandations adoptées lors de l’Assemblée Générale de l’Alliance Sahel, qui s’est tenue le 15 février 2021 en marge du Sommet ordinaire des Chefs d’Etats du G5 Sahel. Les échanges ont notamment porté sur l’état de mise en œuvre de l’Approche territoriale intégrée (ATI) dans les zones prioritaires et le développement de ses outils ; les priorités du cadre de dialogue et de redevabilité entre l’Alliance Sahel et le G5 Sahel ; les mécanismes de suivi de la feuille de route de la Coalition pour le Sahel ; les recommandations pour une meilleure prise en compte de la thématique climat dans le portefeuille de l’Alliance ; un nouvel outil financier, la Facilité Sahel, portée par le BMZ et la KfW (dotation initiale de 50 millions d’Euros) en étroite coordination avec le SEG5 ; le rapport annuel 2020 sur le portefeuille de l’Alliance et le fonctionnement et la gouvernance de celle-ci.

Le changement climatique, au cœur des préoccupations

Les chefs de file (BAD et Pays-Bas) du groupe de coordination « Climat » ont présenté une série de recommandations pour intégrer davantage la problématique du changement climatique dans le portefeuille de projets de l’Alliance. Ont notamment été mis en avant la nécessité de renforcer le dialogue et la coopération avec les pays du G5 sur l’action climatique au Sahel, d’approfondir la connaissance des initiatives des membres en rapport avec le climat et de s’appuyer sur celles-ci pour renforcer les capacités au sein des pays du G5 à faire face aux enjeux du changement climatique (lire la note complète sur les recommandations).

Le Secrétaire Exécutif du G5 Sahel, M. Sidikou, a rappelé l’importance de la question climatique dans la trajectoire de la région:

Outre le phénomène du terrorisme, les effets des changements climatiques sont des facteurs aggravants des crises dans la région et participent à créer et exacerber les conflits locaux. Je salue le travail fait par le groupe thématique Climat, co-animé par les Pays Bas et la BAD. Je veux insister sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de l’initiative « Desert to power » et appelle les partenaires, notamment le Fonds vert pour le Climat à participer à son financement. Le secteur privé a également un rôle important à jouer, notamment, dans le financement des projets d’énergie propre. »

L’Approche Territoriale Intégrée, un outil de coordination privilégié pour la Coalition Sahel

Le Président du CPO a rappelé l’importance du retour de l’Etat dans les zones vulnérables et des réformes structurelles qui doivent être conduites dans le cadre du dialogue de politique publique entre l’Alliance Sahel et le G5 Sahel.

Pour faire face aux multiples crises du Sahel, il est essentiel que l’État revienne dans les zones reculées et les plus fragiles. C’est-à-dire que l’État doit être en mesure de fournir des services de base tels que l’éducation, les soins de santé, l’eau et l’assainissement. Nous soutenons nos partenaires nationaux et locaux dans cette démarche en mettant en œuvre des projets concrets sur le terrain. Toutefois, des changements structurels sont également nécessaires dans les pays du G5 pour renforcer les autorités locales et impliquer la société civile. Ce sont des sujets importants pour notre travail dans les zones prioritaires ainsi que pour le dialogue politique » a déclaré C. Rauh.

Les participants se sont félicités des progrès accomplis ces derniers mois dans l’opérationnalisation de l’approche territoriale intégrée (ATI), ainsi que des outils développés pour faciliter sa mise en œuvre et ont encouragé la poursuite des efforts dans l’ensemble des zones prioritaires retenues. Pour

La promotion de l’ATI est une priorité d’action et j’envisage de mener une concertation avec les membres de la Coalition sur son opérationnalisation au-delà de l’Alliance Sahel. Nous constatons que l’ATI permet des actions communes lorsque c’est possible et peut servir à accroître la coordination, la programmation conjointe et l’efficacité globale de nos actions. Nous voudrions élargir le cadre actuel de l’ATI pour évoluer vers une approche territoriale intégrée à l’échelle de la Coalition. J’invite donc l’ensemble des acteurs impliqués dans la Coalition pour le Sahel à s’engager activement dans le cadre de l’ATI en s’appuyant sur les stratégies et les cadres de concertation qui existent localement. »

La session dédiée aux zones prioritaires a été également l’occasion de présenter les outils développés pour appuyer la mise en œuvre de l’ATI, telle que la base de données des activités des membres et la Plateforme d’analyse, de suivi et d’apprentissage au Sahel (PASAS). Cette plateforme permet de produire, de valoriser et de partager des connaissances approfondies sur le Sahel et le bassin du lac Tchad, afin d’éclairer la conception des projets de développement et d’orienter les décisions d’intervention.

L’Espagne et l’Allemagne reconduites à la présidence respectivement de l’Assemblée Générale et du Comité de Pilotage Opérationnel

Les membres de l’Alliance ont entériné la poursuite pour 12 mois des mandats de l’Espagne (Ministre des Affaires étrangères, de l’Union Européenne et de la Coopération Arancha Gonzàlez Laya) et de l’Allemagne (BMZ, Directeur Afrique Christoph Rauh) pour la présidence respective de l’AG et du CPO de l’Alliance Sahel. Le statut de membre observateur et l’architecture des groupes de coordination de l’Alliance Sahel ont également été précisés.

Les participants ont chaleureusement remercié le Représentant Spécial de l’Union Européenne pour le Sahel, Angel Losada, et le Secrétaire Exécutif du G5 Sahel, Maman Sidikou, pour tout le soutien qu’ils ont apporté à l’Alliance Sahel et leur ont souhaité plein succès dans leurs nouvelles missions.

Enfin, malgré les très nombreux défis et les multiples crises auxquels la région fait face, M. Rauh a tenu à rappeler que:

Le Sahel est avant tout une région avec un grand potentiel et des opportunités. Elle est riche en ressources naturelles, possède un patrimoine culturel précieux et une population jeune qui peut être un moteur d’innovation et de développement. »

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