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Edito – Juillet 2022

Madame, Monsieur, chers membres, chers partenaires,

La question de la sécurité alimentaire et de l’accès aux produits alimentaires de base est plus cruciale que jamais pour les populations sahéliennes, dans le contexte international que vous connaissez et des impacts aggravés du changement climatique. Selon le PAM, plus de 12 millions de personnes sont menacées d’une grave insécurité alimentaire dans les pays du G5 Sahel, soit trois fois plus qu’en 2019.

Cette problématique préoccupe fortement nos membres et nos partenaires et était au cœur de la réunion du 9ème Comité de pilotage (CPO) de l’Alliance Sahel, qui s’est tenue à Bonn le 24 juin. Le panel de discussions organisé à cette occasion sur les causes structurelles des crises alimentaires dans les pays du G5 a permis de valider les recommandations portées par le groupe de coordination de l’Alliance Sahel dédié à l’Agriculture, au développement rural et la sécurité alimentaire:

  • Opérationnaliser le nexus paix-humanitaire-développement, en particulier dans les zones de conflits, tel que promu dans les conclusions de la réunion restreinte du Réseau de prévention des crises alimentaires du 6 avril 2022 ;
  • Appuyer les réformes sectorielles traitant les causes structurelles de la crise alimentaire et favorisant l’autonomie alimentaire ;
  • Renforcer la résilience des populations les plus vulnérables au changement climatique ;
  • Soutenir le commerce et les mécanisme de solidarité régionale ainsi que les interventions d’anticipation et de préparation aux urgences ;
  • Encourager l’accroissement des cofinancements dans le secteur en se servant de la plateforme que constitue l’Alliance Sahel.

Le CPO a également pris acte de la situation difficile que traverse le G5 Sahel, en regrettant la décision du Mali de suspendre sa participation à cette institution et en rappelant le partenariat étroit qui unit le G5 et l’Alliance Sahel. Les membres ont réitéré leur soutien au G5 Sahel et encouragé les pays qui le composent à relancer et à renforcer leurs liens de coopération. Ils ont appelé le Mali et le Burkina Faso à trouver un accord avec la CEDEAO sur leurs transitions politiques respectives.

Le CPO s’est félicité des avancées enregistrées sur le terrain (mise en œuvre de l’Approche territoriale intégrée dans un contexte de crise, conclusions de l’atelier organisé à Bamako sur l’adaptation des procédures, premiers financements octroyés par la Facilité Sahel, avancement de l’exercice pilote mené au Niger au titre du cadre de dialogue et de redevabilité mutuelle entre l’Alliance et le G5) et a rappelé l’importance d’investir davantage et de manière coordonnée dans le secteur de l’éducation, à l’instar du Fonds commun sectoriel éducation (FCSE) au Niger, co-financé par plusieurs membres.

Enfin, le CPO a validé des décisions importantes pour la gouvernance de l’Alliance:

  • Poursuite du mandat de l’Espagne à la Présidence de l’Assemblée Générale ;
  • Désignation de la Banque mondiale à la présidence du Comité de pilotage opérationnel, en la personne de M. Ousmane Diagana, Vice-Président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

De nouvelles dispositions relatives à la procédure et aux conditions d’adhésion à l’Alliance Sahel ont été adoptées, avec notamment l’instauration d’une cotisation annuelle obligatoire pour tous les futurs nouveaux membres et observateurs de l’Alliance.

Ce Comité de pilotage était le dernier présidé par Christoph Rauh, Directeur Afrique du ministère fédéral allemand la coopération économique (BMZ), à la tête du CPO ces trois dernières années. Je tiens ici à le remercier très sincèrement et chaleureusement pour son engagement sans faille au service de l’Alliance Sahel et des causes communes que nous défendons ; mais aussi pour le soutien, la bienveillance et la confiance qu’il a toujours témoignées à l’UCA. Nombre d’initiatives portées et d’avancées enregistrées par l’Alliance Sahel lui doivent, à lui et à son équipe, beaucoup.


Cet édito est le dernier que j’écris: je quitte mon poste de chef de l’UCA pour prendre la direction de l’agence AFD en Côte d’Ivoire. Je voudrais vous dire à quel point j’ai été heureux et honoré de servir l’Alliance Sahel et de diriger son Unité de coordination pendant près de deux ans et demi. Certes beaucoup reste à faire et toute autosatisfaction serait déplacée au regard de la situation sahélienne. Mais nous avons, vous avez, avancé. L’Alliance Sahel a grandi et s’est agrandie ; elle est de plus en plus représentative avec des membres toujours plus intégrés et impliqués ; elle est reconnue aujourd’hui comme cadre central de coordination des initiatives de coopération au développement au Sahel, fédérant l’action de 26 partenaires bi- et multilatéraux au développement et représentant la majeure partie des flux d’aide à destination des pays du G5 Sahel. Le portefeuille de projets financés n’a cessé d’augmenter, en dépit de contextes d’intervention de plus en plus difficiles. Des approches innovantes ont été mises en place, au plus proche du terrain et des bénéficiaires, à l’instar de l’approche territoriale intégrée. Des initiatives centrées sur les besoins des populations, coconstruites avec le Secrétariat exécutif du G5, ont vu le jour, comme le Programme de Développement d’Urgence ou la Facilité Sahel. De nombreux supports et outils de pilotage, de redevabilité et de communication ont été élaborés et mis au service de tous. La coordination avec les autres plateformes intervenant au Sahel a été formalisée et systématisée. Je suis convaincu que tous ces efforts, cette concertation accrue, s’ils sont poursuivis et de plus en plus ancrés sur le terrain, dans les pays du G5, porteront leur fruit et contribueront in fine à améliorer durablement les conditions de vie des populations sahéliennes. Les échanges que j’ai pu avoir avec nos partenaires et nos bénéficiaires lors des nombreuses missions que j’ai effectuées au Sahel ont renforcé ma conviction qu’il fallait bâtir sur les nombreux potentiels de la région et qu’il y avait une impérieuse nécessité à agir toujours plus et mieux en faveur d’un Sahel prospère et en paix.

Je ne saurais terminer mon propos sans remercier l’équipe de l’UCA. Le travail des femmes et des hommes qui la composent n’est pas toujours visible, mais leur engagement quotidien, leur sens de l’intérêt général et collectif, leur enthousiasme sont pour beaucoup dans ce que nous parvenons à accomplir ensemble.

Je souhaite tout le meilleur à mon successeur, Emmanuel Debroise, qui prendra ses fonctions début septembre.

Bien à vous,

Adrien Haye


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Retour sur le CPO:

Rencontre avec les membres:

Vidéo:

Atelier communication:

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